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lunes, 6 de enero de 2014

DECLARACIÓN DE 2014

DÉCLARATION:

Je déclare l'état de bonheur permanent
Et le droit de chacun à tous les privilèges.
Je dis que la souffrance est chose sacrilège
Quand il y a pour tous des roses et du pain blanc.
Je conteste la légitimité des guerres,
La justice qui tue et la mort qui punit,
Les consciences qui dorment au fond de leur lit,
La civilisation au bras des mercenaires.
Je regarde mourir ce siècle vieillissant.
Un monde différent renaîtra de ses cendres
Mais il ne suffit plus simplement de l'attendre:
Je l'ai trop attendu. Je le veux à présent.
Que ma femme soit belle à chaque heure du jour
Sans avoir à se dissimuler sous le fard
Et qu'il ne soit plus dit de remettre à plus tard
L'envie que j'ai d'elle et de lui faire l'amour.
Que nos fils soient des hommes, non pas des adultes
Et qu'ils soient ce que nous voulions être jadis.
Que nous soyons frères camarades et complices
Au lieu d'être deux générations qui s'insultent.
Que nos pères puissent enfin s'émanciper
Et qu'ils prennent le temps de caresser leur femme
Après toute une vie de sueur et de larmes
Et des entre-deux-guerres qui n'étaient pas la paix.
Je déclare l'état de bonheur permanent
Sans que ce soit des mots avec de la musique,
Sans attendre que viennent les temps messianiques,
Sans que ce soit voté dans aucun parlement.
Je dis que, désormais, nous serons responsables.
Nous ne rendrons de compte à personne et à rien
Et nous transformerons le hasard en destin,
Seuls à bord et sans maître et sans dieu et sans diable.
Et si tu veux venir, passe la passerelle.
Il y a de la place pour tous et pour chacun
Mais il nous reste à faire encore du chemin
Pour aller voir briller une étoile nouvelle.
Je déclare l'état de bonheur permanent.
George Moustaki


y el derecho de cada uno a todos los privilegios.
Digo que el sufrimiento es un sacrilegio
cuando hay para todos rosas y pan blanco.
Impugno la legitimidad de las guerras,
la justicia que mata y la muerte que castiga,
las conciencias que duermen en el fondo de su cama,
la civilización en brazos de los mercenarios.
Observo morir este siglo que envejece.
Un mundo diferente reaparecerá de sus cenizas
pero ya no basta simplemente con esperarlo:
Lo esperé demasiado. Lo quiero ahora.
Que mi mujer sea bonita a cada hora del día
sin tener que disimularlo bajo el maquillaje
y que no haya que dejar para más tarde
el deseo que tengo de ella y de hacerle el amor.
Que nuestros hijos sean hombres, no sólo adultos
y que sean lo que queríamos ser antes.
Que seamos hermanos camaradas y cómplices
en vez de ser dos generaciones que se insultan.
Que nuestros padres puedan finalmente emanciparse
y que tengan tiempo de acariciar a su mujer
después de toda una vida de sudor y lágrimas,
y de los períodos de entreguerras que no eran la paz.
Declaro el estado de felicidad permanente
sin que sólo sea palabras con música,
sin esperar que venga el tiempo mesiánico,
sin que se vote en ningún Parlamento.
Digo que, en adelante, seremos responsables.
No daremos cuenta a nadie y a nada
y transformaremos la casualidad en destino.
Solos a bordo y sin amo y sin dios y sin diablo.
Y si quieres venir, pasa la pasarela.
Hay sitio para todos y para cada uno
pero nos queda por hacer camino
para ir a ver brillar una nueva estrella.

GEORGE MOUSTAKI  escribió esta canción en
1974




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